De quoi redonner espoir à tous les musiciens amateurs du monde entier

Note globale


Ca c'est trouvable partout, les albums de Glay nulle part. Le Japon, ami de la France, vous êtes sûrs ?

Editeur : XXX Records (c'est le vrai nom)
Durée totale : 1 h 32

Image        NTSC

Rien du tout, pourquoi, vous en vouliez encore ?

Sombre, trop sombre, l'image est quand même d'une qualité largement au-dessus des compétences musicales, avec une belle définition et des plans à la grue que beaucoup de groupes géniaux aimeraient bien se payer.
On entend parfaitement les mauvaises notes. Pour le reste, ça rend mou, ça rend creux, et la prise de son de l'"orchestre symphonique" est risible.
Certes, ils jouent tout ce qu'ils peuvent. Mais justement...
Parfaitement en phase avec le contenu global.

"Ni fait, ni à faire". Je pourrais presque me contenter de cette phrase pour cette chronique, le fond y apparaîtrait de la façon la plus claire, précise et concise qui soit. Cela n'en resterait pas moins insuffisant : devant un tel n'importe quoi, il vaut mieux entrer dans le détail et expliquer pourquoi ce DVD, de même que tout le cheminement de pensée qui a abouti à sa sortie en Europe, fait état d'une incompétence notoire des "décideurs" concernés par la distribution officielle de la musique Pop-Rock japonaise. Baker avait déjà eu l'occasion d'aborder le sujet dans sa chronique bien sentie de Kagerô, et pourtant à l'époque la situation n'était pas aussi catastrophique : Kagerô, bien que sans intérêt en live, avait au moins le mérite de proposer un album correct (et plus si affinité).
Seulement voilà, quand Baker critiquait le retard dans la découverte d'une scène plus que vivante, que certains passionnés (sans doute) pas très regardants sur la qualité essayaient de combler en multipliant les distributions de groupes pour la plupart mineurs, il ne pensait certainement pas avoir à ce point raison. Aujourd'hui, alors que Buck-Tick reste inconnu, que l'Arc-en-Ciel n'existe pas en dehors de la BO de Final Fantasy - Spirit Within, que Fake? (chant en anglais donc ultra exportable) est aux abonnés absents, que les back-catalogues d'X-Japan ou Luna Sea sont oubliés, que Plastic Tree vient en concert sans qu'aucun de leurs albums ne soit correctement disponible, et qu'il a fallu attendre le 2ème semestre de 2006 pour voir enfin disponibles les Dir en Grey d'avant Vulgar, voilà qu'on nous balance, en diffusion sur la France entière, (y compris chez un obscur disquaire de la Meuse) l'album d'Ayabie (prononcez Ayabié).
Honnêtement, j'ignore totalement ce que vaut cet album. Après avoir sub- pardon, regardé ce DVD, le courage me manque. Ayabie… Avec des camarades de fac, nous avions créé un faux groupe rassemblant tous les clichés possible du "trash rock" (pas thrash, hein), jusqu'au nom : Nécrologie. La seule production que nous ayons jamais faite se résume à une pseudo "démo tape" volontairement monstrueuse, convaincus que nous étions de ne pas pouvoir faire carrière. Depuis que je connais Ayabie, je suis pris d'un doute : notre démo était bordélique, moche, jouée n'importe comment, pleine de fausses notes, et globalement d'une fumisterie à en rendre malade un DRH. Etonnamment, ces qualificatifs sont, et de loin, ceux qui s'adaptent le mieux à ce (hum) "Live".
Comment décrire l'amateurisme, le ridicule, le n'importe-quoi abyssal qui émanent à chaque seconde de ce DVD ? Dès la première (hum) "chanson", le ton est donné : les musiciens jouent n'importe quoi n'importe comment, avec la technique d'une méduse hémiplégique, la mélodie… y'en a pas (il n'y a rien nulle part de toute façon), le (hum) "solo" est du niveau de moi essayant de jouer Jeux Interdits sur une guitare, et pour donner le change, les voilà qui nous imposent des chorégraphies d'un niveau Mana sous anesthésie Balladurienne, tout en causant et sautant partout, beaucoup, tout le temps. Là, les fans ou les gens indulgents me diront : "oui, c'est vrai, ils ne jouent pas très bien, mais ils assurent le spectacle". D'accord, je veux bien. Mais tout de même, c'est un groupe, au départ ils sont là pour faire de la musique, assurer un Live. Faire le con, ça va bien pour un artiste confirmé sur 1 ou 2 titres suite à des problèmes techniques ou une voix pas en forme (voir Springsteen à Barcelone sur Spirit of the Night), pas de façon systématique, quand on est un groupe amateur (en tout cas qui en a l'apparence, l'odeur et la (hum) "saveur"). A un moment, faut savoir arrêter la blague et faire son boulot. A la dernière fête de la musique, j'ai vu deux groupes de cover japonaise : l'un était largement de leur niveau, l'autre les surclassait allègrement. Ça la fiche hyper mal, excusez-moi.
D'autant que ces conneries ne se limitent pas au premier titre, non, elles durent tout le concert, sans interruption. Je décerne la palme à la 12ème piste, un véritable monument de "j'me la pète alors que je devrais vraiment pas". Le groupe, plus à un foutage de gueule près, a invité un ensemble à cordes sur une chanson. Mais attention, pas n'importe quel ensemble : le Ongaku-bu (club de musique) du lycée d'à côté, dont la prise de son est assurée par un micro pourri posé au milieu de la scène. Et là, pendant environ 3 très longues minutes, on se tape un jeu de cordes hideux et pas en place, jouant faux une mélodie aux fraises, pendant que le (hum) "chanteur" couine, faux comme il se doit, une partie vocale qui ne ressemble à rien, et surtout pas à un truc fait pour être chanté par dessus l'arrangement de cordes. Au secours.

Pas besoin de résumer quoique ce soit : des tas de groupes bien meilleurs n'ont même pas de quoi se payer un DVD, ne serait-ce qu'à distribution limitée au fan club, et voilà qu'une bande de branleurs arrive à s'en faire offrir un, deux même (voir plus loin), même pas pourri techniquement en plus (on a vu bien pire en image, et même en son). C'est, au choix, un crime contre la musique, ou une blague.

Tiens, ça a été filmé le 1er avril 2005. C'en est peut-être une, en fait…


25-11-2006


1er avril 2005 - Shibuya O-East (Tôkyô)


01. Shikosahoko
02. Hai Kinoko no Mori, Samayoi Sakana
03. Mazochi ~ San Gatsu ni Mita Yume no Saikôsei
04. Kaeru ni Kubiwa
05. Kei
06. Digital Lolita Demonstration
07. Gothic Party Speed Session
08. Melting Cinnamon
09. Kyôkai Pool
10. Heien no Nochi, Ame
11. Tseppe-Shi, Taberu
12. Seshiri Kuse
13. Romancer
14. Daikei
15. Nankyoku
16. Chaos Cream Festival
17. Asshuku Roll


NDBaker : Ah, parce que c'est comme ça que vous les appelez ?