Edition grand luxe à prix d'ami, un groupe qui revient de loin

Note globale


Tient tout de même difficilement la distance face à la trilogie Violator / Songs / Ultra

Editeur : Mute
Durée totale : 1 h 09

 - - (PCM)

Image        PAL

Pas vraiment primordiale, mais le peu présent est de bonne qualité. Le clip de Precious vaut pour une fois le coup d'oeil.
Album complet en 5.1 et DTS
Making-of (8 min st fr uk)
Clean version acoustique (3 min)
Galerie de 22 photos
Clip de Precious (4 min format respecté)
SACD hybride
Si vous ne trouvez pas votre bonheur, D.D.S. ne peut plus rien pour vous.
L'agencement des morceaux ne joue pas toujours en leur faveur, et l'on note quelques passages à vide.
On ne peut décidément jamais prévoir le moment où viendra la chute. Alors qu'on l'attend quand tout va mal, elle préfère parfois attendre la rémission, pour prendre tout le monde de court et frapper le plus durement. Prenez Depeche Mode : après la tournée de Songs of faith..., les membres ne pouvaient plus se voir, Gahan frôlait chaque jour l'overdose, et Alan Wilder décidait de quitter le navire. Dans un tel contexte, Ultra avait tout d'une catastrophe annoncée. Que nenni ! Loin du désastre, l'album montrait un groupe transcendé par les épreuves, en route vers la sérénité.
4 ans plus tard, alors que le groupe était en pleine forme et que le départ de Wilder semblait digéré, la catastrophe frappa violemment, impitoyablement, par l'apparition de l'album bruyamment mou, abyssalement chiant, et indûment nommé puisque baptisé Exciter. S'ensuivit une tournée à l'image du disque, gentiment (si si !) chroniquée dans ces colonnes. De nouveau 4 ans plus tard, des risques de séparation et un divorce pour Gore dans l'intervalle, Depeche Mode avait beaucoup à se faire pardonner, en était parfaitement conscient - le nombre de phrases négatives à l'encontre d'Exciter le prouve mieux que n'importe quelle démonstration - et s'est en conséquence remis au boulot. A l'arrivée, un album étonamment électronique, bien produit - mais pas forcément bien orchestré -, varié - quoique mal agencé (tous les morceaux rythmés au début...), où pour la première fois depuis très longtemps, Gore laisse la place à des chansons composées par autrui, en l'occurence Dave Gahan, lequel a fait montre d'une inspiration supérieure à celle de son sympathique (mais anecdotique) album solo. D'aucuns seront amusés de constater au passage que ce sont les morceaux signés Gahan qui sonnent le plus "classic DM". Playing the Angel ne marquera sans doute pas au fer rouge la carrière des Depeche, mais aura au moins le mérite de nous rassurer quant à la capacité du groupe de réécrire des morceaux plus que simplement écoutables, le désastre d'Exciter allant jusqu'à faire douter.
Toujours dans cette volonté de se faire pardonner, le groupe et sa maison de disques ont offert à ce Playing the Angel une édition d'une qualité et d'une complétude qui, en tous cas nous l'espérons chez D.D.S., fera des émules tant elle se pose en mètre étalon de ce qui devrait être une sortie de disque de nos jours. Pour le prix d'un best-of de Céline Dion, Mute nous offre (tenez-vous bien) un premier disque format SACD hybride contenant l'album en stéréo et en multicanal, ainsi qu'un second disque contenant l'album en DTS et DD 5.1 au format DVD vidéo, plus un petit making-of (SOUS-TITRÉ EN 5 LANGUES, chez Mute, Alléluia !!!), plus un morceau de Violator dans un nouvel habillage, plus le clip du 1er single, Precious. Franchement, qui dit mieux ? Personne ! En plus il ne s'agit même pas de mettre plein de choses en bâclant la réalisation, non. Le clip est en format respecté, le making-of possède une image des plus respectables, quant au mixage multicanal, il sonne parfaitement et spatialise à fond, c'est à dire comme il faut, merci pour lui. Tout celà je rappelle, pour à peine plus cher qu'un CD lambda; j'insiste mais là vraiment, pour le coup, chapeau bas Mute !

Chroniquer les SACD n'est pas dans le sujet de notre site, mais quand on tient une telle édition, pourquoi se priver de faire le match que tout le monde attend ? Pour toi public, le voici, le derby opposant le SACD au DVD-Audio (dans sa forme la plus courante, pas de piste DVD-A dédiée HR malheureusement) en DTS. Le Dolby Digital 5.1 est allé se cacher pour pleurer de honte, oublions-le. A ma gauche donc, venu tout droit du cinéma, labellisé meilleur format audio sur DVD, DTS le Destructeur ! A ma droite, le nouveau challenger, le remplaçant du CD, celui qui échantillonne plus vite que la lumière, le non-compressé, mono-bit et impiratable SACD ! Et les voilà qui s'élancent ! Ah mon cher Baker, DTS se montre décidément à la hauteur de sa réputation ! (NDBaker : Ah ca oui mon petit Kawowo, il n'aura pas fait le voyage pour rien !). Tout en puissance, quand il s'agit d'en mettre plein les oreilles, il se pose bel et bien en maître ! Mais... Ah là là, que notre challenger se défend bien ! Fort de sa fréquence d'échantillonnage inimaginable, il esquive les violents coups de grosse caisse du tenant du titre, et impose son jeu tout en finesse et en fluidité ! Chers lecteurs, je crois que nous assistons aujourd'hui à une passation de pouvoir, DTS lutte avec honneur et garde une place de choix, mais il ne peut rien contre le surcroit de subtilité du SACD. Voilà c'est fini, SACD sort vainqueur. Mais pas de regret mon cher Baker, au terme d'un si beau match, entre de si valeureux adversaires, tous les spectateurs sont vainqueurs !

NDBaker : Ah c'est sûr, mon petit Kawowo, ces deux-là ne passeront pas leurs vacances ensemble !