![]() Un bel objet classe et soigné, le livret, le son meilleur que prévu, choix de titres intéressant |
Note globale |
![]() Un prix faramineux pour un concert à la gloire de la pire bonne idée du groupe |
Editeur
: Victor Entertainment
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Durée
totale : 1 h 58
(+ multi-angles, version courte & cd) |
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Image
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Définition aux fraises, couleurs baveuses, trop sombre... dommage, le montage est bon et la scène superbe. |
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Très bonne qualité, remaster à l'appui, y compris sur un remix 5.1 pas si évident. |
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Dans l'absolu excellent, mais Koroshi No Shirabe est passé par là. |
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L'édition simple n'a rien, mais le collector testé ici regorge d'infos dans son livret, propose 4 titres bonus et le live intégral en CD. Plus un coffret d'une sépulcrale beauté. |
Parler d'un live revient très souvent à parler de l'album précédant ledit live. Jean-Jacques Goldman nous l'avait déjà prouvé avec ses deux tournées "En passant" et "Un tour ensemble", la première ennuyeuse, ayant suivi un album mou, la deuxième nettement plus énergique ayant suivi un album à l'atmosphère nettement plus énergique. Dans le cas de ce Climax Together, cette situation prend un tour largement supérieur encore : parler de Climax Together, c'est avant tout parler d'un étrange album-compilation nommé Koroshi No Shirabe, vrai faux best-of, si paradoxal à tous les niveaux que le groupe a fini par le sous-titrer "This is NOT greatest hits". Les origines de Koroshi No Shirabe remontant à l'album précédent, au moment où, en face B d'un single, le groupe a décidé de reprendre l'un de ses anciens titres (Angelic Conversation), et de le réenregistrer pour lui donner une meilleure enveloppe sonore tout en profitant des progrès réalisés dans son interprétation, principalement au niveau du chant. L'expérience s'étant plutôt bien passée, le groupe a décidé de l'étendre à tout un album, où ils reprennent une sélection de leurs anciens morceaux pour leur faire bénéficier - ou plutôt subir - un lifting. Cet album de versions réenregistrées, c'est bien évidemment le précédemment cité Koroshi No Shirabe, sur lequel Buck-Tick a bossé un temps considérable. |
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Seulement
voilà, aussi louables que soient les intentions, quelque soit le
temps passé au travail, une telle entreprise ne vaut que si son
résultat présente des améliorations par rapport aux
versions originales. Or sur les 14 titres que compte Koroshi, seuls 3
se montrent supérieurs aux originaux. Le reste oscille entre au
mieux équivalent - donc inutile - et au pire catastrophiquement
moins bon. A l'écoute de ce qui ne peut se qualifier autrement
que par "massacre en règle", l'auditeur ne peut que se
poser qu'une question : comment est-il possible que les membres de BT
aient pu se montrer à ce point ignorants des points forts de leurs
propres chansons ? In Heaven et Taboo, excellentes chansons new wave,
ont été transformées en expérimentations foireuses
et dissonnantes; Love Me, adorable bluette, a perdu tout son charme sautillant
et sa trame mélodique à plusieurs vitesses; Moon Light écope
de grosses guitares qui ne lui sied pas un instant; Jupiter perd de l'ampleur
dans sa première partie pour se retrouver avec un final boursouflé...
la liste pourrait se continuer encore longtemps.
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Quid du live Climax Together ? Et bien il conserve les points forts habituels des lives du groupe : grande mise en scène, setlist pointue où l'on trouve par exemple dès le second titre l'un des morceaux les plus bizarres du groupe. Dans l'absolu on a donc un menu des plus alléchants. Sauf que Climax Together est le live de Koroshi No Shirabe, et que ce sont les versions de ce dernier qui font autorité ici. Pas besoin de faire un dessin, je pense que tout le monde aura saisi le problème : on se tape systématiquement les mauvaises versions. Pas la peine d'espérer entendre In Heaven convenablement, par exemple. Ainsi se termine la première partie de cette chronique. Si l'on s'arrêtait à ce point, on pourrait se contenter de considérer Climax comme un live médiocre suivant un mauvais album. Il y a de ça. Mais pas seulement; c'est là tout le paradoxe. |
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Buck-Tick
a commencé sa carrière comme groupe de new-wave. Leurs premiers
albums, jusqu'à Taboo, étaient totalement dans cette mouvance.
Aku No Hana a ensuite montré un certain "assombrissement"
de l'imagerie du groupe, tout en restant très pop dans sa musique.
Enfin, Kurutta Taiyô amorça un virage vers une musique plus
alambiquée, et plus produite. L'enregistrement de Koroshi No Shirabe
fût l'occasion pour le groupe d'un intense travail en studio de
plusieurs mois, travail qui contribua à les familiariser avec l'utilisation
de synthétiseurs, de claviers, et d'artifices de production. Si
le résultat sur Koroshi ne fût pas spécialement concluant
- doux euphémisme - l'expérience gagnée ne fût
pas perdue pour autant, et porta ses fruits dès l'album suivant,
Darker Than Darkness, où le groupe de new wave se métamorphosa
soudain en ce groupe de rock ultra-léché, à la pointe
de la modernité et de la créativité, que l'on connait
encore aujourd'hui.
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Le voici, le paradoxe : compilation ratée, Koroshi n'en marque pas moins un point fondamental de l'histoire du groupe, en signant ni plus ni moins que la clôture de la première partie de sa carrière. Et il en va bien entendu de même pour le live Climax Together, dont le titre prend alors tout son sens. Cette grand-messe, ce "point culminant", fait tomber le rideau sur les vertes années d'un groupe parmi les plus importants de la scène japonaise, voire de la scène mondiale. Rien que ça. De plus, histoire d'en rajouter encore une couche sur le côté "fondamental", tout comme Koroshi no Shirabe marquait la rencontre entre B-T et le claviériste programmeur Kazutoshi Yokoyama, désormais quasi sixième membre du groupe en studio, Climax est le premier live du groupe réalisé par Wataru Hayashi, devenu depuis leur réalisateur attitré. Tout ceci étant, je l'espère, suffisamment clair, nous allons pouvoir passer à la troisième et dernière partie de cette interminable chronique, partie que l'on pourrait sous-titrer : "Hayashi contre les caméras pourries du début des nineties". Climax Together était un évènement dans la carrière du groupe. Grande salle, gros public, il fallait par conséquent mettre le paquet. Hayashi a rapidement décidé d'installer des caméras à des endroits étranges, sous la scène notamment, afin de produire les cadrages atypiques qui sont devenus sa marque de fabrique. BT possède aussi la réputation de dépenser pas mal d'argent dans le design de ses scènes. Enfin, on note dès l'ouverture du concert des jeux d'ombres, ainsi que de multiples effets de lumières sur la totalité du spectacle. |
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Hélas, mille fois hélas, on ne peut pas dire que le DVD rende hommage au travail de mise en scène. La faute au matériel d'époque ou à pas de chance, la définition de l'image est des plus médiocres, les couleurs bavent dans tous les sens, et l'ensemble est tellement sombre qu'il faut souvent s'accrocher pour voir la tête des musiciens. Au fond de la scène se trouve un décor de ronces géantes dans le pur style "Belle au Bois Dormant" de Disney, que l'on devine superbe sans pouvoir s'en assurer jusqu'à ce qu'on arrive aux rappels et que quelqu'un allume la lumière... Sauf que lumière allumée, un tel décor perd sérieusement de son impact. Heureusement que l'encodage du DVD tient bon malgré les fumigènes, sinon c'eût été le désastre complet. Côté son, on s'en sort nettement mieux. Le remix 5.1 ne servira jamais de démo, mais il sonne clair, large et bien. Pour l'époque, pas de quoi se plaindre. Il est désormais temps de faire le bilan, mitigé, de ce DVD. On a ici un film live pétri de professionnalisme mais flingué par le matériel, tiré d'un concert grandiose mais singulièrement bancal, donné pour clore la tournée d'un album-compil important, plein de bonnes intentions, mais raté. S'il était besoin de prouver que les meilleures intentions et une bonne dose de conscience professionnelle ne suffisent pas à assurer le succès quand le sort s'acharne, ce DVD en serait la plus parfaite démonstration. Malheureusement. |
11 septembre 1992 - Yokohama Arena (Japon) |
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01.
Jupiter |
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Atsushi
Sakurai - Chant
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Hisashi Imai - Guitare, chant |
Hidehiko
Hoshino - Guitare, choeurs, claviers
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Yutaka Higuchi - Basse |
Toll
Yagami - Batterie
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Kazutoshi Yokoyama - Claviers, samples (hors-scène) |