Encore un foutu spectacle, chansons haut de gamme

Note globale


La réalisation un peu trop égocentrique, le public qui ne connait pas le respect

Editeur : Universal
Durée totale : 2 h 29

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Image        PAL

Multi-angles (2) sur L'amour naissant, L'Ame-Stram-Gram et Rêver
8 croquis de la scène
Tournée aux USA et en Russie (17 min non st)
Le groupe et les danseurs (3 min non st)
326 secondes...avant la scène (5 min)
Vous... clip sur les techniciens (4 min)
Très belle tant sur le plan technique que sur le plan artistique (Didier Deschamps inside), rien à redire, à part une certaine tendance à faire des gros plans au lieu de nous montrer convenablement les chorégraphies !.
Du 3.1 de grande classe, ample, profond, ouaté, collant parfaitement au sujet. Les enceintes arrières par contre... Réservées au public et on s'en serait parfois bien passé.
Peu de redites par rapport à la première tournée, un medley sympa, des chansons inattendues, beaucoup d'Innamoramento et un très bon agencement. Quasi parfait.
Les différents making-of, bien que courts et uniquement en images, sont très intéressants à regarder, de même que le passage de la tournée en Russie (la classe) et les quelques minutes avant l'entrée en scène. Pas transcendant mais agréable.

Les gens recèlent parfois de drôles de surprises. Prenez Mylène Farmer : au départ engagée sur casting pour chanter une petite chansonnette sans grand intérêt nommée 'Maman a tort', elle s'est quasi immédiatement affirmée comme l'une des meilleures parolières que l'on ait jamais vue, et ce même si ses capacités vocales limitées lui ont valu un certain dédain. Qu'importe, celà ne l'a pas empêchée de s'imposer, elle et son style entre sexualité réservée et frigidité affichée, égrénée au cours de textes à entrées multiples ou de clips (ou plutôt courts-métrages) aussi onéreux que fatals (dans tous les sens du terme). Comme quoi, ca laisse de l'espoir : peut-être que de la Star Ac' sortira un artiste capable de quelque chose, Robbie Williams vient bien de Take That...
Cependant un domaine lui a longtemps échappé : la scène. Il aura fallu de nombreuses années avant que la Farmer ne se décide à monter sur scène, et celà ne se fît pas sans mal ! Première tournée en 1989 aux décors sublimes mais où Mylène, morte de trac, laissait sa choriste (Carole Fredericks, un an avant Fredericks Goldman Jones) parler à sa place entre leurs chansons, ce n'est pas ce qu'on peut appeler un contact réussi avec le public ! Live à Bercy, plusieurs années plus tard, montrait une femme enfin à l'aise, mais dans un décor qui ne lui ressemblait pas. Un énorme point positif cependant : Mylène Farmer s'est libérée, a pris goût à la scène, et le montre enfin en 1999, dix ans après son premier live, au cours d'un Mylénium qui rassemble le meilleur des deux mondes : l'ambiance mystique et sombre de sa première tournée, et la grande mise en scène façon Bercy.

Cette sérénité enfin trouvée laisse son empreinte dans toute la galaxie Farmer de la période entourant l'album Innamoramento. Abandonnant la dépression morbide qui marquait L'Autre..., pour se tourner vers un mélange subtil entre mélancolie (L'amour Naissant), renoncement (Je te rends ton amour) et espoir (Souviens-toi du jour), sans pour autant abandonner les contes pervers qu'elle affectionne tant (L'âme-stram-gram, quasiment pornographique), l'album, comme la tournée, montre une Mylène en phase avec elle-même et son art.

Concernant le changement de mise en scène par rapport au Live à Bercy (96), là le ton est donné d'entrée. Rythmique tribale et guitare edgy accompagnent l'entrée de l'artiste, sortant de la tête d'une énorme statue représentant une divinité Hindouiste avant de s'envoler pour atterrir dans la main de cette même statue, à la fois décor de fond et majestueuse pièce centrale de toute l'organisation, en même temps que marque du retour à une atmosphère sinon gothique, du moins nettement plus mystérieuse et "outre-tombe" que celle de la précédente tournée.

Mais là où ce live devient vraiment inoubliable, c'est quand Mylène adapte à cette ambiance retrouvée les acquis de Bercy 96 : chorégraphies dantesques (Méfie-toi et Souviens-toi du jour, un bonheur !), costumes, lumières (froides, les lumières), musiciens toujours aussi capables (normal, ce sont les mêmes). Mieux encore, on trouve une setlist beaucoup moins convenue qu'on aurait pu le croire. Peu de redites, un medley construit autour de Pourvu qu'elles soient douces, pour évacuer les tubes trop souvent joués, beaucoup d'extraits du dernier album (tant mieux), et quelques surprises tel Regret joué sans duo, pourtant toujours aussi sublime, ou encore Dernier Sourire, peut-être sa chanson la plus déprimante de toute sa discographie, ce n'est pas peu dire (devenant presque intolérable pour quiconque ayant vécu une situation équivalente), jouée accompagnée d'un simple piano, devant un public qui aurait pu se la fermer un peu plus... Mais passons.

Seuls mauvais points, on notera une version technoïsée de Désenchantée, molle, sans relief, et donc franchement pas terrible, ainsi que Rêver, décidément pas terrible en live, où les moments d'émotion, pas mal "scriptés", semblent aussi naturels et spontanés qu'une poignée de mains entre Chirac et Sarkozy... Celà suffit-il à dégoûter de ce DVD ? Non, j'en connais pas mal d'autres pour lesquels on se sert de la touche "skip" de la télécommande bien plus de deux fois (One Night in Paris, c'est de toi qu'on parle !)

2000 - Palais Omnisports de Paris-Bercy (Paris)


01. Mylénium
02. L'amour naissant
03. L'âme-stram-gram
04. Beyond my control
05. Rêver
06. Il n'y a pas d'ailleurs
07. Mylène is calling
08. Optimistique-moi
09. Medley
10. Regrets
11. Désenchantée
12. Méfie-toi
13. Dessine-moi un mouton
14. California
15. Pas le temps de vivre
16. Je te rends ton amour
17. Souviens-toi du jour...
18. Dernier sourire
19. Innamoramento


Mylène Farmer - Chant   
   Yvan Cassar, Eric Chevalier - Claviers
Jeff Dahlgren, Brian Ray - Guitare   
   Jerry Watts Jr - Basse
Abraham Laboriel Jr - Batterie   
   Johanna Manchec-Ferdinand, Esther Dobong'Na Essienne - Choeurs