Techniquement irréprochable, grosse mise en scène, largement supérieur aux attentes

Note globale


Setlist contestable, quelques passages à vide, et puis ça valait le coup de faire un double DVD, hein !

Editeur : Nippon Crown
Durée totale : 1 h 49

 - (PCM)

Image        NTSC

Les groupies de Gacktôôôôô (5 min non st)

Inutile de perdre du temps là-dessus : parfaite, point.
Très bonne stéréo, DTS 100% pure langue pendante, peut-être même trop : certains effets de spatialisation sonnent too much..
90% de Moon, deux titres de Mars (trop peu), un seul survivant de Rebirth (mais c'est limite le meilleur), tout celà paraît quand même bien déséquilibré ! Très bonnes surprises que Lapis et 12 Gatsu no Love Song toutefois.
Une featurette qui se laisse regarder, sans plus. Un making-of avec explication du fonctionnement du mur d'eau eût été infiniment plus bienvenu.

Lorsqu'on parle de musique, ou plus exactement d'artiste exerçant dans le domaine de la musique, certaines expressions reviennent fréquemment, au point de ne rien devenir d'autre que des phases toutes faites, vides de sens, lancées "comme ça" parce que bien pratiques. "Artiste défiant les classifications" en fait partie. Permettez-moi pourtant de l'employer aujourd'hui pour parler de Gackt, véritable paradoxe vivant dans le petit monde de la musique en général et de la J-Pop/J-Rock en particulier.
Paradoxe ? Le mot est faible ! Ayant commencé sa carrière de chanteur au sein de Malice Mizer, le plus jusqu'au-boutiste des groupes de Visual, Gackt a ensuite réussi à embrayer sur une carrière solo beaucoup moins vestimentairement et conceptuellement extravagante, tout en conservant une bonne partie du personnage qu'il s'était créé auparavant -> De un. Présentant toutes les caractéristiques du chanteur pour midinettes, avec fans (au féminin) en délire et autres GACKTÔÔÔÔÔÔ avec autant de Ô que notre Patriiick Bruel national comptait de I à sa grande époque, nombre de ses compositions ne dépareraient pourtant pas sur des albums de U2, Depeche Mode, Simple Minds, voire Symphony X -> De deux. Artiste complètement mégalo, s'exprimant de façon volontairement ampoulée au moindre passage TV, il peut pourtant, à grands renforts de marionnettes de chats ou de roadies en tutu, faire preuve d'un humour sur lui-même et sur son univers dont peu sont capables -> De trois.
Néanmoins, malgré toutes ses qualités, un très bon premier EP (Mizerable, au titre à double sens) et un premier album (Mars) que l'on pourrait difficilement qualifier autrement que par "méga-tuerie", Gackt a connu un passage à vide plus qu'inquiétant entre 2001 et mi-2003, marqué par la sortie de deux albums (Rebirth et Moon) en demi-teintes, pour rester poli. Fort heureusement, le sus-cité album Moon, bien que très imparfait (mal produit, chansons pas toujours inspirées) comprenait en lui les germes de la résurrection artistique de son auteur, à travers le concept de... Moon justement, décliné sur trois oeuvres distinctes, à savoir cet album, le suivant (Crescent) et un film nommé Moon Child où Gackt partage l'affiche avec Hyde, chanteur de l'Arc-En-Ciel de son état.
Maintenant, si vous avez bien suivi, vous aurez certainement remarqué que le DVD live ci-chroniqué date de 2002, et tombe par conséquent pile sur la mauvaise période de Gackt. Bingo. Sauf qu'il arrive parfois - trop rarement il est vrai - qu'un abum moyen profite de son passage au live pour s'offrir une seconde naissance. Chanceux que nous sommes, Moon en fait partie. Les bonnes compos restent bonnes, des titres comme Another World ou Wasurenai Kara, purement taillés pour le live, se retrouvent enfin dans leur élément, des morceaux moyens tels que Death Wish ou Fragrance gagnent l'ampleur qui leur faisait tant défaut, et enfin Doomsday, chanson aux impressionnantes variations d'ambiance, très mal mise en valeur dans sa version studio, se retrouve ici en ouverture avec enfin un son digne d'elle et une interprétation au bas mot dix fois supérieure. Rien que ça.
Seconde naissance, mais pas de miracle pour autant sur la setlist. Outre la déception très personnelle de voir que, parmi les deux seules chansons extraites de Mars présentes, l'une se trouve être pile la seule que je n'aime pas (pas d'bol), Missing parait toujours aussi "facile" malgré un très joli riff et surtout rien, même un DVD techniquement parfait (ou presque), ni même une grosse mise en scène - cf paragraphe suivant - ne pourra jamais sauver du désastre Soleil, absurde et infâme monstruosité se voulant ska on ne sait trop comment, à grands renfonrts de cuivres synthétiques tellement cheap et cheesy que même un démonstrateur de chez Clavia n'oserait pas le présenter à Mirwaïs... J'en frissonne encore.
Puisque Gackt est populaire, puisqu'il vend plein d'albums, puisqu'il apparaît dans plein de spots publicitaires (où il se fait parfois aggresser par des fans d'environ 75 ans), Gackt a les moyens de proposer à son public une belle mise en scène, au moins pour les concerts filmés, précision importante puisqu'une de mes amies, infortunée spectatrice d'un concert lambda, n'a pas eu droit à tout ce qui va être décrit ici. Pour le prix pas vraiment modique d'une place de concert au Japon, les spectateurs de ce live, et par extension les acheteurs de ce DVD, ont donc droit à un spectacle où Gackt a mis les petits plats dans les grands. Une mise en scène Madonna-esque (ou Farmer-esque selon vos affinités), avec toutes les qualités que celà sous-entend, danseurs, acrobaties Matrixo-Sentaïesques, marionnettes de Pères Noels (sur Soleil, beuh...), GÉ-NI-AL mur d'eau sur Rain (comment ont-ils fait ?), véritable orchestre symphonique sur 12 Gatsu no Love Song, musiciens qui se la pètent mais qui peuvent largement se le permettre... mais aussi les quelques défauts, le pire incarné par un passage où Gackt essaie de se la jouer rocker façon Luna Sea, courant partout sur scène en faisant des chblongs sur une guitare probablement pas branchée. Nul, mais court, heureusement.

Court, c'est aussi le terme idéal pour qualifier la durée du concert : 1h40 à tout casser, c'est un peu léger tout de même. Ca le paraît même d'autant plus que l'édition DVD étale ce concert sur 2 disques ce qui, même bonus compris, semble un chouïa exagéré. On sera bien tenté de pardonner la hausse de tarif provoquée par ce choix une fois devant sa télévision : image 16/9e tout simplement parfaite, son DTS ultra-haute qualité, auquel on ne reprochera qu'un mixage multicanal tombant parfois un poil dans la démonstration technique pure et simple. Un quasi sans-faute technique au service d'un concert certes pas parfait, mais qui se laisse regarder avec plaisir, et s'avère au final bien supérieur à ce que l'on pouvait craindre à l'écoute de Moon - l'album.

Décembre 2002 - Yokohama Arena (Japon)


01. Noah
02. Doomsday
03. Death wish
04. Lu:na
05. Speed master
06. Fragrance
07. Rain

08. Lapis - Prologue

09.Another world
10. Mirror
11. Soleil
12. wa.su.re.na.i.ka.ra
13. Dears
14. Missing

15. 12 Gatsu no Love Song
16. Kimi no Tame ni Dekiru Koto


Gackt - Chant, piano   
   You - Guitare, violon
Yukihiro "Chachamaru" Fujimura - Guitare   
   Ren - Basse
Ryuichi Nishida - Batterie   
   Jun'ichi "Igao" Igarashi - Claviers (hors-scène...)
Yosh, Hayashi, Ega, Taka, Mongol, Yone, Watanabe, Shibahara, Tazawa, Kigt - Danses