Gros concert et grosse mise en scène, un côté best-of live agréable et intéressant

Note globale


Madonna est-elle une artiste ou une marchande ?

Editeur : Warner
Durée totale : 1 h 45

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Paroles en sous-titres
Galerie de 82 photos

Filmé en 4/3, pour un spectacle comme ça, bravo, bien vu l'aveugle. Définition pas terrible, trop de fumée sur scène, montage pas trop épileptique mais oubliant complètement les musiciens...
Grosse présence et très bonne définition, surtout en DTS, spatialisation très présente mais le mixage ne spatialise pas les bons éléments.
Un panorama assez large de la carrière de Madonna, fort agréable et faisant la part belle aux deux derniers albums précédent la tournée (Ray of Light et Music), malgré l'absence de quelques tubes (les deux "Like" notamment).
Entre ce qu'il y a et rien, la différence est assez ténue.

Aujourd'hui, bienvenue - de nouveau - dans notre cycle "les chroniques en retard". Celle-ci, ça doit bien faire trois ans qu'elle traîne, enfin, qu'il traîne puisqu'on parle du DVD, sur mon étagère. Trois ans c'est long, surtout pour un site comme celui-ci, dont l'un des buts est de servir de guide d'achat, au point de réduire drastiquement l'utilité de cette chronique : si vous m'avez attendu pour acheter ce Drowned World Tour, vous avez bien du courage ; dans le cas contraire, vous savez déjà à quoi vous en tenir. Je sers à rien en fait (c'est ce que je dis tout le temps...).
Pourquoi ce retard ? Parce que je n'avais strictement aucune idée sur la façon de parler de ce DVD. La situation n'a pas changé, je ne suis pas plus inspiré, mais comme il est maintenant évident que je ne le serai jamais, inutile de faire poireauter tout le monde et de me donner mauvaise conscience plus longtemps. Il faut dire aussi que pour chroniquer un concert, on a besoin d'un vecteur d'approche, d'un point par lequel entrer dans le sujet, d'une accroche, de quelque chose quoi. Mais comment trouver un vecteur d'approche pour un concert d'une chanteuse dont le côté "caméléon" a largement dépassé le cadre de la simple pluralité artistique à la Bowie pour sombrer corps et âme dans le marketing de bas étage. Madonna mange à tous les rateliers, s'inspire de tout, tout le temps, va chercher (vampiriser ?) tous les derniers producteurs à la mode (quand ce ne sont pas les chansons elles-mêmes, cf son dernier album...), pompe, suce, ingurgite, et encore là je ne parle que de musique.
Prenez ce concert. On commence avec un tableau d'inspiration punk post-apocalyptique Mad-Maxien à tendance sexy-porno, bourré de danseurs bardés de masques à gaz multipliant les positions lascives tendancieuses au milieu de musiciens qu'on arrive à peine à voir, à part un guitariste qui se la pète tellement pendant tout le concert qu'on rêve de le voir se casser la gueule sur les barrières histoire qu'il se rappelle que "virilité" et "montrer ses couilles à la télé" sont deux choses distinctes.
On enchaîne avec un deuxième tableau mélangeant allègrement l'esthétique arts-martiaux de toute l'Asie extrême-orientale, sans souci de cohérence, au milieu duquel on trouve des acrobaties Tigre & Dragon, un vrai play-back même pas caché, de l'ultra-glauque avec des danseurs en pagne pendus au plafond par les pieds, des extraits "choisis" de plusieurs animés japonais célèbres (dont Perfect Blue), "choisis" parce que c'est complètement orienté viols-violence-cul (les DA japonais, ce n'est que ça, c'est connu), et cerise sur le gâteau : un grand black affublé d'un postiche capillaire ridicule qui nous joue un samuraï (sans O s.v.p.) façon racaille-Bronx, no Bushidô no Senshitachi. N'y voyez aucune discrimination de ma part, c'est juste qu'en tant qu'ancien étudiant en langues d'Asie Orientale, je trouve ça laid, ridicule et navrant. Oui, tout ça. Qu'on n'aille pas me dire qu'elle ne pouvait pas aller chercher un asiatique (avec de vrais cheveux) pratiquant le Kendô pour ce rôle.
Après cette longue section, pourtant sans doute la meilleure du spectacle sur le plan musical, en particulier grâce à la présence de Frozen, peut-être sa meilleure chanson... Pas de pot, c'était pas d'elle ! Encore eut-il fallu qu'elle le susse, diront certains, mais je ne rentrerai pas dans ce jeu : les blagues salaces, c'est le domaine réservé de notre webmaster. Donc oui, après cette section, on passe au far-west avec cow-boys et tout le toutim, encore une fois sans cohérence véritable, avant d'en arriver (j'accélère un peu) au dernier tableau, le "latino", où l'on retrouve l'un de ses plus grands tubes (La Isla Bonita) jouée plus flamenco. Les musiciens auraient appris à faire les "clap-clap" correctement, on n'en aurait pas été plus gênés, hein ! Puis... Retour à la case Mad Max.

Et là je pose la question : y a-t-il encore une artiste derrière ce fatras de reprises et de repompages sauvages ? Je veux bien qu'un musicien aille chercher un peu de nourriture intellectuelle dans les prés voisins, mais là, où est la cohérence ? Où se trouve la personnalité propre de la chanteuse ? A-t-elle seulement un univers personnel ? En l'état, on n'en a pas l'impression. Alors qu'une Mylène Farmer (un peu la Madonna francophone) sait tirer parti d'un grand show pour mieux mettre en avant son monde musical, Madonna semble se diluer dans une surenchère visuelle sans queue ni tête, si bien qu'on en vient à oublier qui l'on regarde. Par où puis-je entrer dans un tel fouillis ? Trois ans et six paragraphes plus tard, je ne le sais toujours pas.

PS : Je HAIS l'indicatif des DVD musicaux Warner !

26 aout 2001 - The Palace of Auburn Hills (Michigan, U.S.A.)


01. Drowned world / Substitute for love
02. Impressive instant
03. Candy perfume girl
04. Beautiful stranger
05. Ray of light
06. Paradise (not for me)
07. Frozen
08. "Open your heart" swell
09. Nobody's perfect
10. Mer Girl part 1
11. Sky fits heaven
12. Mer Girl part 2
13. I deserve it
14. Don't tell me
15. Human nature
16. The funny song
17. Secret
18. Gone
19. Don't cry for me Argentina (instrumental. Webber inside)
20. Lo que Siempre la Mujer
21. La Isla Bonita
22. Holiday
23. Music (ah bon ? ^^)


Madonna - Chant, guitare   
   Niki Harris, Donna De Lory - Choeurs
Stuart Price - Claviers, guitare   
   Michael McKnight - Claviers, programmation
Marcus Brown - Claviers   
   Monte Pittman - Guitare
Ron Powell - Percussions   
   Steve Sydelink - Batterie