Clips à la hauteur du maître, plein de surprises non créditées, le mix 5.1 qui dépote

Note globale


Les sections de mégalo-show, quelques clips en deçà

Editeur : Sony
Durée totale : 1 h 52

- (PCM)

Image        PAL

Une discographie incomplète et sans aucun intérêt
Des making-of, extraits TV, interviews inclus au programme principal, sous-titrés uk et inattendus

Admirablement conservée, parfaitement réalisée pour les clips. Le reste est un peu plus sujet à caution.
Des remixes 5.1 à se damner des morceaux de Dangerous.
Dépend de l'affection qu'on porte à l'album Dangerous. Moi j'aime, donc voilà.
Des tonnes de trucs non crédités sur la jaquette mais bien présents au milieu des clips. Intérêt variable, mais l'intention est là.

La publicité mensongère négative, tout le monde connaît : DVD avec pistes qui sautent entre la preview et le produit final, 16/9e apparaissant sur la boîte mais pas sur la télé, faux sous-titres, tracklists erronées, on en a vu pas mal ici. Par contre, la publicité mensongère positive, c'est plus rare, les éditeurs étant plus portés à l'exagération qu'à la modestie. Avec Michael Jackson, l'un des artistes les plus mégalos de la planète, il y avait de quoi s'attendre à tomber dans la première catégorie. Que nenni ! On regarde à l'arrière de ce DVD des clips de Dangerous, et on ne voit qu'une dizaine de pistes qui se courent après ; une fois dans le lecteur, ça change.
Parce que Sony, cette fois, ne s'est carrément pas fichu du monde : entre les clips se sont glissés une bonne quantité de petits bonus d'apparence anodine, mais loin d'être inintéressants. Rapides making of, films promotionnels, couverture médiatique nous prouvant une fois de plus deux choses, premièrement que Michael aime faire parler de lui, deuxièmement que les médias US sont décidément complètement coincés (oh mon Dieu, il a cassé une voiture, je me meurs !), extraits de concerts du Dangerous Tour, permettant au final d'obtenir un panorama plutôt exhaustif de toute l'activité ayant entouré l'album Dangerous.

Evidemment, il y aura dans le tas de quoi être atterré devant une telle débauche de culte de la personnalité (pourquoi faut-il toujours que tous les produits signés Jackson soient pollués par des bouts d'interviews de célébrités - ou pas - nous rappelant combien "ils aiment Michael qu'est trop génial" ? On s'en fout, ou plutôt, on s'en doute, on a acheté le DVD !), ou bien les avalanches de bons sentiments caractéristiques du personnage, qui pourtant semble affligé d'une fascination somme toute assez paradoxale pour les uniformes. Etre obsédé par la paix dans le monde et mettre des militaires partout dans ses vidéos, ça choque, ou alors Michael a une vision très Sarkoziste de la paix dans le monde : un flic par habitant. M'enfin bon...

Parmi les petits bonus les plus intéressants, on notera la présence d'un tout petit film mettant en scène Michael Jackson the King of Pop et Michael "Jackson 5", 12 ans, dans un duo transgénérationnel (ce mot n'existe pas, pas la peine de chercher) sur I'll be There. Ca dure 2 minutes à tout casser, c'est encore une fois ultra-mégalo (bientôt la chronique de Roger Taylor en duo avec deux Yoshiki - oui, je sais, ça fait peur) mais c'est aussi très mignon et surtout c'est carrément pas crédité sur la jaquette. Et ça valait bien un paragraphe.

Venons-en - enfin - au vif du sujet, les clips, puisque ça reste le principal intérêt de ce DVD. Evacuons tout de suite les maillons faibles, à savoir l'interprétation "live" (avec bande) de Heal The World à la mi-temps du SuperBowl de je ne sais pas quelle année du début des 90s, énormissime niveau organisation et moyens mis en oeuvre, nullissime artistiquement, le clip de Will You Be There en faux live avec deux sources différentes, l'une télévisée, l'autre sortie du Live at Bucharest (la chanson reste superbe et bénéficie du même traitement sonore que le reste du DVD, voir plus loin), et enfin le clip de Gone Too Soon, émouvant hommage à un jeune homme devenu figure emblématique des jeunes contaminés par le virus du Sida suite à une transfusion, mais dépourvu de véritable intérêt artistique, surtout pour un clip de Jackson.

Le reste, c'est du Michael pur jus : original, long, parfaitement mis en scène, technologiquement révolutionnaire, et surtout beau et intéressant. Que ce soient les différents tableaux de Black or White, présenté comme il se doit dans son intégralité (c'est à dire avec la fameuse séquence de la panthère qui a tant fait scandale à l'époque, et dont Genesis s'est moqué sur I Can't Dance), la reconstitution hollywoodienne pleine d'humour de Remember the Time ("Throw him to the lions !"), la sensualité "chaudasse" d'In The Closet (au texte tendancieux que n'aurait pas renié Mylène Farmer), la démonstration de danse de Jam (où l'on pourra compter les morts, Notorious B.I.G. et Kriss Kross, pour ceux qui se rappellent de ces deux morveux mal habillés), le bon gros rock de Give In To Me (très aimée de Dream Theater), le film noir de Who Is It (réalisé par David Fincher, c'est marrant ça se voit), tout est haut de gamme voire plus si affinités, oui, même Heal the World, la guimauve c'est bon de temps en temps.

Pour ne rien gâcher, la technique suit, plus que ça même, elle assure. C'est vrai, l'image aurait gagné à avoir une définition un peu supérieure, mais pour des trucs filmés entre 1991 et 1993, on s'en sort très bien, les couleurs sont superbes et la compression ne fait jamais ressentir sa vilaine présence. Sony a eu aussi l'excellente idée de sous-titrer l'intégralité de ce DVD. En anglais seulement, d'accord, mais quand je dis "intégralité", c'est "intégralité" : les docus, les émissions télé, mais aussi les clips, c'est à dire les paroles des chansons, de façon carrément plus complète et plus correcte que sur le livret original de l'album ! Une idée encore beaucoup trop rare de nos jours, grâce à laquelle on saura enfin ce que raconte Michael à la fin de Jam.

Le meilleur pour la fin : l'intégralité du DVD est en 5.1. Pour les sections documentaires et autres, c'est relativement anecdotique. Dès qu'on arrive aux clips, par contre, c'est niveau DVD-A. Pleine puissance, spatialisation aussi présente qu'adaptée, du pur mâchoire pendante pour des versions studio légèrement remixées. Les guitares et synthés de Give In To Me enveloppent tout le champ sonore, Jam balance des effets dans tous les coins, le bonheur, tout simplement. En plus, toujours dans le genre "publicité mensongère positive", le générique de fin du DVD offre en bande son le morceau Why You Wanna Trip on Me, toujours en 5.1 haut de gamme. Avec une installation adéquate, il y a de quoi en oublier le CD. D'ailleurs, messieurs de chez Sony, si vous manquez d'argent pour payer l'amende du procès de votre manette Dual Shock, n'hésitez surtout pas à ressortir Dangerous (et les autres albums) en SACD ou DVD-A : si c'est du niveau de ces clips, vous aurez des acheteurs, je vous le garantis.

1991 - 1993


01. Black or white
02. Heal the world (Super Bowl)
03. Remember the time
04. Will you be there
05. In the closet
06. Gone too soon
07. Jam
08. Heal the world
09. Give in to me
10. I'll be there
11. Who is it
12. Dangerous
13. Why you wanna trip on me ? (Generique)