I want you, et Owner of a lonely heart dans Rockollection !

Note globale


Le 4/3, l'interprétation clinique, on se fait chier...

Editeur : BMG
Durée totale : 1 h 53

 - -

Image (ah si, ah si !)      PAL

Un documentaire inclus au concert (grrrr)

En 4/3 (voir chronique...) sanas défaut technique mais réalisé avec les pieds... Les effets vidéo de mauvais goût devraient être interdits par la convention de Genève.
Que ce soit en DD ou en DTS, la spatialisation aurait pu être plus réussie, et on entend très mal le claviériste.
Je sais bien que Voulzy n'a jamais écrit de morceaux particulièrement brutaux, mais il y avait de quoi faire un peu moins mollasson que ça, quand même... Et puis Amélie Colbert, non quoi !
Un documentaire qui aurait pu être plus intéressant s'il avait été séparé du concert. En l'état, on a plus envie de le zapper qu'autre chose.

La grande mode lorsqu'on parle de personnes (comme les quelques participants de ce site) chroniquant des disques, DVD, films, jeux vidéos, consiste souvent à les traiter d'aigris ayant raté leur vocation, d'incultes, ou de frustrés déversant leur haine. Accusation facile. Se rend-t-on seulement compte que, souvent, dire du mal d'une production (et non pas produit, j'insiste sur la différence de sens) n'est en aucun cas un plaisir, mais un véritable regret ?

Dans le cas présent, le mot "regret" reste encore bien en-dessous de la vérité. Je rappelle que DvDreamScape n'est pas pro, que par conséquent nous achetons nous-même nos DVDs, de nos poches. Ce DVD de Voulzy, je l'avais repéré depuis longtemps, je bavais sur la boîte en magasin, bref, je le VOULAIS ! Ne serait-ce que parce que Lolo avait eu la bonne idée de filmer non sa tournée acoustique, mais ses performances sous tension. Je ne pensais pas à l'époque que ladite tension ne s'élèverait pas au-delà de 2.

On ne peut pas dire non plus que la maison de disques ait aidé, en nous infligeant dès le départ un bon gros mensonge sur la marchandise. Vous voyez le joli petit logo 16/9e sur la boîte ? Et ben oubliez-le ! De 16/9e il n'y a point, pas même sous forme de format letterbox zoomable. Non, le Gothique Flamboyant Pop Dancing Tour (malgré tout j'adore ce titre au point de l'écrire en entier, comme quoi) apparaît à l'écran sous la forme d'un bon gros 4/3 bien claustrophobe. En soit, ce n'est pas si grave, d'autres DVDs extrêmement réussis sont en 4/3, et ça ne gêne pas. Sauf que là il ne s'agit ni plus ni moins que de publicité mensongère. Moi, quand je vois 16/9e sur le boitier d'un DVD, que je me réjouis d'avance de pouvoir apprécier un concert en 16/9e (un plus indéniable), eh bien je n'aime pas me coltiner du 4/3. Non mais.
Mais s'l n'y avait que ça... Ô désastre, Laurent Voulzy (ou plutôt le réalisateur) a commis la pire erreur possible à faire sur un live : faire un documentaire des coulisses (un truc répandu et généralement intéressant) et, au lieu de le caser dans les bonus, l'inclure en PLEIN MILIEU du live. Et vas-y donc que je te colle trois intros différentes à Belle-Ile en Mer par-ci, des bouts de répétitions par-là, tout ce qu'il faut pour empêcher d'apprécier ce que l'on cherche avant tout : la performance de l'artiste et de ses musiciens. Je n'oublie pas (pourtant j'aimerai bien) les commentaires en voix-off de Voulzy "en personne" sur ces phrases documentaires, récitées sur un ton plus monocorde qu'un dialogue entre Keanu Reeves et Guillaume Canet ne pourrait l'être. Mon Dieu que c'est mauvais...
Pire encore, comment expliquer, comment comprendre même pourquoi ce live ne décolle pas ? Evidemment, le dernier album était moins bon que le précédent; rien de catastrophique cependant : des Avril, j'en veux bien tous les mois. Seulement la set-list ne suit pas. Composée quasi-entièrement de morceaux très doux, aux mêmes atmosphères, elle ne réussit pas le mélange des genres comme le Voulzy Tour de 1994 avait su si bien le faire. Et ce n'est pas l'interprétation qui va arranger cela. Bien que constituée entièrement de grands noms, l'équipe de musiciens dont s'est entouré Voulzy ne parvient pas à reproduire la qualité et la bonne humeur qui caractérisaient la tournée précédente. Jouant tous les morceaux de la même "couleur", l'ensemble sonne mou, clinique, pour ne pas dire profondément chiant. Je remarque tout de même que Katché, bien que loin de valoir Deschamps, (j'affirme que le meilleur batteur français dans la catégorie Variété de Luxe reste Deschamps, dommage qu'il se fourvoie chez Obispo), a pour une fois laissé ses tendances "tirage de couverture" (Maitlandesque ?) au vestiaire. L'effet "break de Far From The Harbour Wall" (album Broken China de Rick Wright) ne fait heureusement pas partie des meubles, cette fois. Il pousse aussi la chansonnette sur le Coeur Grenadine, convenablement d'ailleurs - valait mieux vu son nouveau job sur M6. A côté de cela, les guitaristes sont pro, dans tous les sens du terme (en clair ils jouent bien mais s'en foutent), quant au claviériste, je serai ravi d'en dire du bien, si seulement je l'entendais convenablement... Dites merci au mixage qui le met derrière tout le monde, même en 5.1, et là bravo, ne pas trouver de place marquée dans le champ sonore pour tous les instruments dans un mixage multicanal, fallait le faire. Et pourtant le mastering est assuré par Michel Geiss, merde !

Dois-je seulement parler de l'image et de la réalisation ? Oui ? Bon, eh bien je vais faire très court : image de bonne qualité (mais toujours en 4/3, hein, ça n'a pas changé), réalisation assurée sans doute par un disciple de Pullicino, donc mauvaise. Pour plus de détails, lire la chronique du Voulzy Tour une ligne plus haut sur la liste alphabétique. Oui, tout est bon pour m'épargner la douleur de continuer ces lignes plus longtemps. (NDBaker : Cliquer ici et ça fera la rue Michel).

Que je n'oublie pas pour autant le meilleur moment de ce concert, l'avant-dernier morceau, le gros pavé prog de l'album Avril, plus connu sous le nom d'I Want You : interprétation parfaite, mise en scène superbe, un véritable bonheur qui n'arrive que trop tard. Tant pis, à lui tout seul il permet à ce DVD d'obtenir la moyenne, et c'est déjà pas mal.

Pour conclure, remarquez que quand on casse pour le plaisir (ça arrive malgré tout), l'article qui en résulte est drôle. Celui-ci ne l'est pas. CQFD.

2004 - France


01. Slowdown
02. Le pouvoir des fleurs
03. La fille d'Avril
04. Le rêve du pêcheur
05. Le coeur grenadine
06. My song of you
07. Karin Redinger
08. Jésus
09. Mary Quant
10. Quatre nuages
11. Je suis venu pour elle
12. Amélie Colbert
13. Le soleil donne
14. Belle-ile en mer
15. Rockollection
16. I want you
17. Peggy


Laurent Voulzy - Chant, guitare   
   Thomas Coeuriot, Pascal Danae - Guitare, choeurs
Frédéric Gaillardet - Claviers, choeurs   
   Dominique Bertram - Basse, choeurs
Manu Katché - Batterie, chant, choeurs   
   Fabien Haimovici - Percussions
Virginie Constantin - Claviers, choeurs   
   Anne Gravoin, Annie Morel, Thyphaine Pautrel, Mathilde Sternat - Cordes