Clips parodiques excellents, quelques super-idées, définition d'enfer, carrément inattendu à ce niveau

Note globale


(Et pour une fois pas que pour les fans)


3-4 clips en-deçà, quelques effets vidéos pas top

Editeur : BMG
Durée totale : 1 h 49

(PCM)

Image        NTSC

Des clous. Non Jésus, on t'a pas causé.

Bonnes idées et haute définition, restent quelques clips en deçà et des passages très... "pochette de One Life One Death Cut Up".
Du PCM stéréo qui ne lésine pas sur le punch, les singles en gagnent une seconde jeunesse. On regrette quand même l'absence d'un 5.1 qui leur irait si bien...
Une "singles collection" fatalement incomplète mais très efficace, comprenant nombre de grands titres pas forcément évidents. Un modèle du genre, encore une fois chez BT.
Fallait bien un bug quelque part, hein.

Palmarès des exercices les plus casse-gueule pour un artiste, épisode 1 : le clip. Combien de groupes, chanteurs ou chanteuses adulés et aimés (y compris par nous) avons-nous vu se planter dans les grandes largeurs en sortant une compile de clips ? Difficile de le savoir précisément, mais une chose est sûre : la majorité des DVD de clips que nous avons eu l'occasion de chroniquer ici sont loin de s'en être sorti particulièrement brillamment, ce pour une raison somme toute assez simple : si un gars ne sait pas aborder l'exercice (Springsteen...) ou si tout bêtement ça l'emmerde (qui a dit "Depeche Mode, Goldman" ?), ça se voit TOUT DE SUITE, et sans appel. Il ne sait pas en faire ? Oui, on a remarqué. Ca le fait chier d'en faire ? Ah, ben tiens, nous on s'ennuie pas mal en les regardant, étonnant non ? (NDBaker : Dans le cas de Goldman, c'est tout aussi flagrant : c'est réussi mais il n'a travaillé dessus que deux heures).
Dans le cas de Buck-Tick, une analyse rapide de la situation aurait dû amener à rester neutre. En effet, BT a pour particularité d'avoir aussi mauvais goût pour leurs pochettes (et Dieu sait qu'elles sont laides...) que bon goût dans leurs choix de réalisateurs pour les live, notamment celui de Hayashi Wataru, leur metteur en scène attitré depuis 1992. Les deux éléments devraient en toute logique s'équilibrer. Mais tel n'a pas été notre présupposé à l'achat de cette compile. Devant l'ampleur de mauvais goût esthétique du groupe (encore et toujours les pochettes), à DDS on s'attendait plutôt à une über-catastrophe à tendance Kiss (au moins).
Le paradoxe de la pochette même de ce DVD aurait dû nous mettre la puce à l'oreille, étant étonnamment réussie (encore plus dans sa version collector soit dit en passant). Aussi incroyable que celà puisse paraître, c'est bel et bien le bon goût du choix du réalisateur qui a emporté la donne. Pourtant le premier clip avait tout pour nous donner raison : années 80 pur style, coupe de cheveux ridicule, vêtements fluo et intérêt néant. Comme prévu.
Mais la donne change rapidement, grâce à une idée intelligente, voire carrément couillue pour les autres groupes. OK à la base ça reste B-T en train de jouer sur des décors aux thèmes divers. Par contre, chaque clip propose une idée particulière. Ici des plans des musiciens qui ne bougent presque pas (Kodô), là des gros plans avec inversion vidéo (Mienai Mono...), ailleurs quelques clips jolis et pleins d'idées malgré quelques effets moches (Jupiter, Genso no Hana), plus loin un clip gentiment goth (Romance), ou encore mon préféré, une énorme structure en feu explosant de braises et de flammes derrière un groupe les pieds dans l'eau, carrément impressionnant (Kyokutô Yori). Déjà tout ça, c'est pas mal. Mais ce n'est pas la meilleure idée.
Non, l'idée, LA idée, c'est la série de clips parodiques entamée en 95 avec Uta. Je plante le décor : un studio vide, un caméraman qui patine à roulettes, et au milieu cinq musiciens qui s'éclatent à parodier d'autres gens : un Sakuraï en Madonna période "Erotica" et "Sex" (mosaïque porno incluse), un Imaï en Kurt Cobain (tordant), un Yagami en Ringo Starr (avec une grosse caisse marquée "The Buck-Ticks"), un Hoshino en Lenny Kravitz période Circus. Les paris restent ouverts pour Higuchi. Tout simplement excellent, surtout que ce n'est pas l'unique exemple. On voit ensuite arriver un Heroin aux forts accents de "Firestarter" (Prodigy), un Bran-New Lover qui fait se demander si Buck-Tick n'a pas inventé Psycho LeCému, et cerise sur le gâteau, un foutage de gueule manifeste des clips SM de Malice Mizer sur Sasayaki, et là j'ai beau aimer Malice, faut avouer que c'est sacrément bien joué. Et voilà comment cette compil de clips que je m'attendais à ne présenter que comme un petit best-of pour débuter s'est métamorphosée en un bon petit DVD à voir car carrément sympa.
Ce n'est pas de plus l'unique surprise qu'il réserve. Si je vous dis que ce DVD, en NTSC pourtant, propose une définition à en faire pâlir quelques-unes des meilleures éditions de films, vous aurez du mal à me croire. Il ne s'agit pourtant que de la pure vérité, aisément vérifiable dès le premier clip (datant de 1989, rien que ça). Le remaster effectué est tout simplement ébourriffant (comme dirait Julien Lepers) et l'on regrette que Climax Together n'ait pas eu droit au même traitement.

Toujours est-il que dans la catégorie "bonne surprise", les clips de BT se posent là. Difficile de râler : agréable à voir, copieux (20 pistes tout de même), musicalement largement plus que plaisant grâce à un remaster audio là encore réussi (bien qu'en simple stéréo, mais PCM), et bien sûr grâce aux chansons (on parle de Buck-Tick, je rappelle), finalement nos spécialistes ès-pochettes hideuses font bien mieux que la plupart de leurs collègues nippons. Qui l'eût cru ?


02-01-2007

1989 / 2005 - Japon


01. Just one more kiss
02. Aku no Hana
03. Speed
04. MAD
05. Jupîter
06. Dress
07. Die
08. Uta
09. Kodô
10. Mienai Mono wo Miyô to Suru Gokai, Subete Gokai Da
11. Candy
12. Heroïn
13. Sasayaki
14. Gessekai
15. Bran-New Lover
16. Miu
17. Glamorous
18. 21st cherry boy
19. Kyokutô yori Ai wo Komete
20. Zangai
21. Gensô no Hana
22. Romance